1T7 Lycée Victor-Hugo

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Cote/Cotes extrêmes

1T7/1-621

Date

1809-1973

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Archives départementales du Doubs

Importance matérielle

28 m.l.

Origine

Ancien lycée Victor-Hugo de Besançon.

Biographie ou Histoire

L'histoire du lycée Victor-Hugo de Besançon remonte à l'extrême fin du XVIe siècle, puisqu'il est installé dans les locaux de l'ancien collège jésuite fondé en 1597. Les bouleversements engendrés par la Révolution française mettent fin aux activités d'enseignement dans le collège. En 1796, l'activité scolaire reprend et l'institution prend le nom d'«école centrale de Besançon» avant de devenir, dès 1803, le «lycée impérial de Besançon». C'est alors un des 33 premiers lycées de France, créés sous Bonaparte (loi Fourcroy du 11 floréal an X 1er mai 1802). Par leur création, le Premier Consul entend favoriser davantage l'enseignement secondaire, qui doit former les cadres administratifs et militaires, les futures élites de l'Empire. Cependant, l'enseignement secondaire est encore minoritaire et réservé à une classe très aisée.

Sous la Restauration (1815-1830) le lycée impérial prend le nom de «collège royal de Besançon». On perçoit bien cette évolution à travers les documents de la partie moderne du fonds, où l'on trouve successivement les termes de «lycée impérial», de «collège royal», puis, dès la IIe République, de «lycée». Sous le Second Empire, l'établissement prend de nouveau le nom de «lycée impérial de Besançon». Ce n'est qu'en 1885, sous la IIIe République, que le lycée prend le nom définitif de «lycée Victor-Hugo» en hommage à l'écrivain né à Besançon en 1802.

Le lycée Victor-Hugo accueille des élèves, garçons, de 5 ans aux grandes écoles, pensionnaires, demi-pensionnaires et externes. C'est un établissement d'enseignement secondaire, mais des classes primaires élémentaires ont également été ouvertes. De plus, le lycée dispose de classes préparatoires aux grandes écoles : École spéciale militaire de Saint-Cyr, École Polytechnique ou encore École navale. À l'époque, c'est le seul établissement de l'académie proposant ces classes préparatoires.

L'enseignement classique repose essentiellement sur les humanités latines ; la formation littéraire prédomine. L'enseignement scientifique et technique se concentre dans les grandes classes. À partir de 1862, le lycée propose des cours professionnels préparant à l'entrée dans des écoles techniques comme l'École d'Arts et Métiers; on parle alors de «classes d'enseignement spécial».

Le lycée de Besançon entretient également des relations étroites avec l'École d'horlogerie de la Ville. Les internes de cet établissement sont en effet accueillis par le lycée de 1877 à 1932.

L'histoire et la renommée de l'établissement ont séduit de nombreux élèves. Parmi eux, on distingue plusieurs grands noms : Louis Pasteur (scientifique), Pierre Joseph Proudhon (socialiste utopiste) ou encore Alfred Rambaud (ministre de l'Instruction publique). Le lycée accueille environ 250 élèves au milieu du XIXe siècle - c'est alors le premier établissement secondaire de l'académie en termes d'élèves -, puis 600 au début du XXe siècle. Au milieu du XIXe siècle, dans l'académie de Besançon, seules les villes de Besançon et de Vesoul possèdent un lycée. Jusqu'à l'institution de la gratuité de l'école secondaire (loi du 31 mai 1933), seules les familles les plus aisées peuvent se permettre d'inscrire leurs enfants dans les établissements d'enseignement secondaire. Le coût d'une année scolaire est à l'époque très élevé, notamment pour les internes dont le montant du trousseau s'élevait à près de 500 F.

Jusqu'en 1980, le lycée Victor-Hugo est installé en centre-ville. Selon les époques, l'entrée principale se situe sur la rue du Collège ou la rue du Lycée. Le bâtiment comprend un rez-de-chaussée, trois étages, un gymnase, une cantine, ainsi qu'un internat. Il a connu de nombreuses dégradations, notamment suite à la guerre franco-prussienne de 1870-1871 et à la première guerre mondiale, pendant laquelle l'établissement est occupé par les forces armées. Le lycée est également réquisitionné pendant la deuxième guerre mondiale. Il devient, dès 1939, un hôpital militaire. La mobilisation des professeurs, la fermeture de certains locaux comme l'internat ou encore l'occupation d'une partie du bâtiment par les forces d'occupation bouleversent alors profondément la vie du lycée.

En 1980, le lycée Victor-Hugo déménage et est transféré dans le quartier de Planoise, rue Rembrandt, laissant la place au nouveau collège Victor-Hugo. Les locaux de l'établissement ont donc traversé l'histoire, tour à tour collège jésuite, lycée (impérial, royal et républicain), puis collège.

Histoire de la conservation

Après le départ du lycée à Planoise, les archives de l'ancien lycée Victor-Hugo étaient restées dans les locaux de l'actuel collège, au troisième étage de l'aide gauche de la cour principale, dans un grenier. Les conditions de conservation n'étaient pas satisfaisantes et ont contribué à altérer considérablement certaines archives. Le fonds a été repéré et signalé aux Archives départementales en 2001 par Monsieur Jean-Jacques Dupaux, professeur agrégé de sport, qui préparait alors une thèse sur les pratiques physiques au lycée Victor-Hugo de 1830 à 1980 et avait commencé à identifier une partie des registres.

Par la suite, et avant son transfert aux Archives départementales du Doubs en juillet 2002, le fonds du lycée Victor-Hugo a fait l'objet d'un important travail préparatoire mené par Nathalie Vidal, alors conservateur. Les archives relevant de la série moderne T (1809-1940) et de la série contemporaine W (1940-1980) ont été séparées. Tous les documents ont été répartis selon un cadre de classement tripartite (administration générale, économat et scolarité) et un premier tri a été opéré, permettant de nombreuses éliminations (notamment dans les pièces comptables et les archives contemporaines).

Depuis l'entrée du fonds aux Archives départementales du Doubs, seuls les livrets scolaires des élèves du lycée nés entre 1871 et 1932 (scolarisés entre 1886 et 1945) avaient été classés et conditionnés par un élève de 3e dans le cadre d'un stage de découverte des métiers des Archives.

Le classement du fonds et la rédaction du présent instrument de recherche ont été réalisés de mars à mai 2015 par Camille OLIVIER, élève en deuxième année de master Histoire et document, métiers des archives et des bibliothèques, parcours archives à l'université d'Angers. Ce travail a été mené sous le contrôle et la direction de Nathalie VIDAL, directrice des Archives départementales, et de Franck MEYNET, assistant de conservation du patrimoine.

Modalités d'entrées

Les archives de l'ancien lycée Victor-Hugo sont entrées par versement en 2002 aux Archives départementales du Doubs.

Présentation du contenu

La partie moderne du fonds du Lycée Victor-Hugo couvre pour l'essentiel les années 1809 à 1940, même si quelques documents sont postérieurs, ce qui est le cas par exemple de quelques registres se poursuivant au-delà de cette date. Cependant, les archives ne sont pas représentées de manière homogène pendant l'ensemble de la période. Les documents les plus nombreux datent de la seconde moitié du XIXe siècle. Par opposition, les premières moitiés du XIXe et du XXe siècles sont moins représentées. Malgré ces lacunes, le fonds du lycée Victor-Hugo n'en reste pas moins un fonds tout à fait exceptionnel et riche d'informations, tant par l'ampleur chronologique que par les objets couverts. Par comparaison, le fonds du lycée de jeunes filles de Besançon (lycée Pasteur), de création plus tardive, est nettement moins riche.

Contrairement à la partie contemporaine du fonds, la partie moderne se compose d'une part importante de registres, parfois de très grand format. Ces registres forment, le plus souvent, des séries cohérentes.

Le fonds moderne documente l'administration générale du lycée, la comptabilité et la scolarité des élèves. Il permet de comprendre le fonctionnement d'un lycée et la vie de ses élèves aux XIXe et XXe siècles. Il apporte de précieux renseignements sur les enseignements dispensés, notamment grâce aux registres des équipements nécessaires aux différentes matières enseignées, et permet de dresser une étude socio-démographique de la fréquentation d'un établissement d'enseignement secondaire au XIXe siècle (nombre d'élèves, âge, situation sociale des parents, etc.).

Plusieurs séries de documents renseignent sur la scolarité des élèves. Ainsi, la présence de nombreux dossiers d'inscription (2 mètres linéaires) et de livrets scolaires (5 mètres linéaires) est à noter. Ces derniers concernent les élèves du lycée nés entre 1871 et 1932. Certains dossiers d'inscription contiennent des pièces particulières comme des carnets de notes, des carnets de santé ou encore des photographies de classe. Par ailleurs, la partie économat, qui constitue la partie la plus importante du fonds en termes de métrage linéaire, réunit une grande quantité de registres permettant de connaître, par exemple, les frais de scolarité à la charge des familles ou de l'établissement ou le montant des bourses attribuées. Les nombreux registres de consommation journalière (dits registres de crédence), les carnets de fournisseurs, ainsi que les quelques registres de menus journaliers donnent un aperçu des habitudes d'alimentation dans les établissements de l'époque. On trouve également dans ce fonds de nombreux états nominatifs et des recensements constituant autant de listes d'élèves pour les XIXe et XXe siècles.

On notera également avec intérêt qu'un certain nombre de documents concernant la bibliothèque du lycée ont été conservés, registres d'inventaire et fiches bibliographiques individuelles. La conservation exhaustive de ces dernières permet de connaître dans le détail la bibliothèque du lycée dans les années 1920-1930.

Évaluation, tris et éliminations, sort final

Outre les archives détruites avant l'entrée aux Archives départementales, environ 1,5 mètre linéaire d'archives a été éliminé au cours du classement. Il est à noter que 1 mètre de ces éliminations concerne les dossiers administratifs des professeurs ayant enseigné au lycée Victor-Hugo. Ces dossiers n'ont pas été conservés car on trouve dans le fonds du rectorat (T1336-1533), pour les personnes nées essentiellement avant 1880, et dans la série W (1122 W), pour les personnes nées après 1880, les dossiers de carrière de ces mêmes professeurs. Les 0,50 mètre linéaire restants se composent de 4 registres (brouillard, doublons, etc.), de brouillons et de notes informes, ainsi que d'un certain nombre de pochettes ou de chemises.

De plus, certaines archives, postérieures à 1940, ont été reclassées en série W, dans la partie contemporaine du fonds, qui reste à classer.

Accroissements

La partie moderne du fonds du lycée Victor-Hugo est close. Aucun accroissement n'est prévu.

Documents en relation

Sources complémentaires

Documents conservés aux Archives nationales, aux Archives du Doubs et aux Archives Municipales de Besançon, voir les sources complémentaires

Bibliographie


Histoire générale de l'enseignement

ALBERTINI (Pierre), L'école en France du XIXe siècle à nos jours, de la maternelle à l'université, Paris, Hachette Supérieur, 2006, 239 p.

COMPERE (Marie-Madeleine), Du collège au lycée, 1500-1850, Paris, Gallimard, 1985, 226 p.

CUIRAL (Pierre), THULLIER (Guy), La vie quotidienne des professeurs de 1870 à 1940, Paris, Hachette, 1982, 318 p.

GERBORD (Paul), La vie quotidienne dans les lycées et les collèges au XIXe siècle, Paris, Hachette, 1968, 272 p.

GREVET (René), L'avènement de l'école contemporaine en France (1789-1835), Villeneuve-d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2001, 358 p. (Arch. dép. du Doubs: II924).

GONTARD (Maurice), L'enseignement secondaire en France de la fin de l'Ancien Régime à la loi Falloux - 1750-1850, Aix-en-Provence, Édisud, 1984, 255 p. (Arch. dép. du Doubs: II967).

Histoire de l'administration de l'enseignement en France - 1789-1981, Genève, Droz, 1983. (Arch. dép. du Doubs: II949).

PROST (Antoine), Histoire de l'enseignement en France, 1800-1967, Paris, Armand Colin, 1968, 524 p.


Histoire de l'enseignement en Franche-Comté

BROUTET (Félix), Histoire scolaire de la Franche-Comté, 1940, 44 p. (Arch. dép. du Doubs: BC 2068).

GAVOILLE (Jacques), L'école publique dans le département du Doubs, 1870-1914, tome 1, Les années 1870, thèse de 3e cycle en histoire contemporaine, Université de Dijon, 1976, 232 p. (Arch. dép. du Doubs: I 1215/1).

GAVOILLE (Jacques), L'école publique dans le département du Doubs, 1870-1914, tome 2, De Ferry à 1914, thèse de 3e cycle en histoire contemporaine, Université de Dijon, 1976, 575 p. (Arch. dép. du Doubs: I 1215/2).

LAVILLAT (Bernard), L'enseignement à Besançon au XVIIIe siècle, Paris, Les Belles Lettres, 1977 (Annales littéraires de l'Université de Besançon 184, Cahiers d'études comtoises n° 23), 219 p., XII p. de pl. (Arch. dép. du Doubs: I1613).
Concerne en grande partie l'histoire du collège des Jésuites jusqu'à leur expulsion définitive du Comté de Bourgogne en 1765, puis l'histoire du collège Saint-Louis, qui lui succède jusqu'en 1792. Contient une annexe sur le personnel administratif et enseignant du collège Saint-Louis pour 1765-1791.

L'Horlo - L'école d'horlogerie de Besançon, Snoeck, 2013, 139 p. (Arch. dép. du Doubs: I3213).
Voir notamment les pages 18-38 sur l'histoire de l'établissement de 1862 à la fin des années 1930, de l'école municipale d'horlogerie à sa nationalisation en 1921 et à la construction des nouveaux locaux, dont l'internat, au début des années 1930.


Histoire du lycée Victor-Hugo

DROZ (Séraphin), Histoire du Collège de Besançon. Première époque: Les Jésuites, Besançon, Roblot et Marion, 1868, 348 p. (Arch. dép. du Doubs: I 509/1).

DROZ (Séraphin), Recherches historiques sur la ville de Besançon. Collège. Deuxième époque: rénovation de l'enseignement, école centrale, lycée, Besançon, Roblot et Marion, 1869, 446 p. (Arch. dép. du Doubs: I509/2).

ESTIGNARD (A.), La faculté de droit et l'école centrale à Besançon, Besançon, J. Jacquin, 1867, 352 p. (Arch. dép. du Doubs: I512).

GAUME (Nathalie), Le Lycée Victor-Hugo pendant l'occupation allemande (1940-1944), mémoire de maîtrise, Université de Franche-Comté, 1989-1990, 173 p. (Arch. dép. du Doubs: MM90/155).

«Le Lycée Victor Hugo de Besançon», Intendance et Économat n° 20, juillet 1955 (Arch. dép. du Doubs: BC 16887).

MOREL (Aurélie), Le Lycée de Besançon, 1850-1914, mémoire de maîtrise, Université de Franche-Comté, 2000, 182 p. (Arch. dép. du Doubs: MM 2000/80).

«Notre lycéeà travers les âges», Bulletin de l'Association des anciens élèves du lycée Victor-Hugo, Besançon, 1956 (Arch. dép. du Doubs: BC 16886).

TROUX (Albert), L'école centrale du Doubs à Besançon (an IV an XI), Paris, Félix Alcan, 1926, 225 p. (Arch. dép. du Doubs: I514).

Notes

Cet inventaire est moissonné selon le protocole OAI-PMH par les Archives de France pour le portail francearchives.fr

Cote/Cotes extrêmes

1T7/1-99

Date

1811-1968

Cote/Cotes extrêmes

1T7/52-99

Date

1834-1947

Cote/Cotes extrêmes

1T7/93-99

Date

1834-1939

Cote/Cotes extrêmes

1T7/93-94

Date

1870-1907

Présentation du contenu

Plans au sol.

Plan des caves

Cote/Cotes extrêmes

1T7/94

Date

[1907]

Présentation du contenu

2 exemplaires.