L''organigramme des services de la préfecture compétents en matière culturelle, qui ont alimenté la sous-série 4T, a beaucoup varié au cours du XIXème siècle.
En effet, de 1804 à 1813, les arts et manufactures relèvent du bureau de l'instruction, des établissements et des travaux publics. Brièvement, entre 1814 et 1816, les arts passent à la 4ème division, tandis que le théâtre est géré par le secrétariat particulier (2ème division). Pour les années 1817-1823, les Beaux-Arts dépendent de la 3ème division des finances puis reviennent à la 1ère division de l'administration générale de 1824 à 1844.
La division du secrétariat général reprend la gestion de ce domaine entre 1845 et 1856. À cette date et jusqu'en 1884, il y a à nouveau séparation entre la gestion des théâtres, qui est directement effectuée par le cabinet du préfet, et la gestion des sciences et Beaux-Arts, reconfiée à la 1ère division.
Enfin, à partir de 1885, la situation se stabilise et ne changera plus jusqu'à la seconde guerre mondiale : c'est ainsi que les questions théâtrales relèvent de la 1ère division de la police et de l'assistance publique, rebaptisée division du cabinet du préfet après 1910, tandis que la 2ème division de l'instruction publique prend en charge la gestion des Beaux-Arts, des musées, des congrès des sociétés savantes, des écoles de dessin ainsi que des bibliothèques municipales &

À la fin du XIXème siècle, la série T est dotée d'un fichier par l'archiviste Jules Gauthier. Puis, au cours des années 1970, considérant que ce fichier est périmé, le directeur des Archives départementales du Doubs fait entreprendre la rédaction d'un nouveau répertoire, périodiquement relancé sans être jamais mené à son terme jusqu'à la rédaction du présent inventaire par Karole Bezut, conservateur stagiaire, en 1996.

Il n'a pas été possible de déterminer avec précision les dates de versement des documents par les services de la préfecture car, d'une part, le premier registre des entrées des Archives départementales du Doubs manque et, d'autre part, les bordereaux de versement de cette époque sont très laconiques.

Conformément à la circulaire de la direction des Archives de France n° AD 65-29 du 16 décembre 1965, organisant le classement des archives départementales en séries et sous-séries, la sous-série 4T concerne les affaires culturelles du Département du Doubs pour la période allant de 1800 à 1940. Quelques documents plus anciens, du XVIIIème siècle et de l'époque révolutionnaire, ont été conservés dans les dossiers par souci de cohésion.

Les dossiers conservés dans la sous-série 4T permettent de reconstituer, au moins partiellement, la vie intellectuelle franc-comtoise au cours du XIXème siècle et du premier tiers du XXème siècle, marquée par le développement de multiples sociétés savantes, littéraires, musicales.

C'est également à cette époque qu'on assiste à l'émergence d'une conscience patrimoniale, traduite par les nombreux dossiers de protection et de restauration des édifices classés monuments historiques.

Grâce aux archives de la sous-série 4T, il est possible d'étudier les moyens dont disposent le musée des Beaux-Arts ainsi que la Bibliothèque municipale de Besançon, afin d'enrichir et d'accroître sans cesse leurs collections qui comptent parmi les plus anciennes de France (envois par le ministère de livres et d'œuvres d'art, dépôts, legs &).

Les dossiers consacrés au théâtre nous livrent une documentation remarquable sur la vie parfois difficile, des troupes de théâtre en province et sur la censure plus ou moins sévère pratiquée à l'époque par les différents gouvernements français. En outre, certains documents nous font entrer dans le monde moins bien connu des artistes ambulants et des artistes de cirque.

La sous-série 4T offre enfin la possibilité de mieux cerner l'importance du rôle joué par le Conseil général du Doubs dans le domaine des affaires culturelles : en effet, dès le XIXème siècle, il apporte son soutien constant aux actions en faveur des monuments historiques, des sociétés culturelles ou encore des artistes franc-comtois.

Peu d'éliminations ont été pratiquées à l'occasion du classement définitif de cette sous-série déjà marquée, semble-t-il, par des pertes : seuls les exemplaires multiples, les feuillets vierges et les pièces de transmission ont été détruits.

Cet inventaire est moissonné selon le protocole OAI-PMH par les Archives de France pour le portail francearchives.fr